Le quinzième numéro de la collection est dédié à John Armleder. Est-il encore nécessaire de le présenter ? Internationalement reconnu, sa démarche est avant tout un essai de transformation du statut de l’œuvre d’art, tant dans sa perception que sa réception. La complexité des relations qu’une œuvre peut entretenir avec différents milieux et les interactions qu’elle provoque sont au centre de ses recherches. Capable des plus grands effets comme d’attentions extrêmes aux détails, il agence sa « géométrie élégante » sur toutes sortes d’objets et de situations. « Je n’y suis pour rien » aime à se défendre l’un des artistes les plus hardis de ces dernières décennies, dont la démarche conceptuelle ne cède en rien à l’esthétique ou au plaisir visuel. S’il prend très au sérieux son manque de sérieux, c’est pour mieux inviter à le suivre dans son œuvre optimiste et joueuse, irrésistible et impertinente.

Conçu en lien avec l’exposition de John Armleder au Musée régional d’art contemporain Occitanie à Sérignan, ce numéro comporte un portfolio regroupant les principales œuvres de l’exposition, tandis que les premières pages font une large place à des images d’archives inédites, retraçant un parcours long de plus de 50 ans, où se croisent différents courants et différents groupes d’artistes, toujours aux avant-postes des innovations artistiques. Julien Fronsacq, conservateur en chef au MAMCO de Genève, donne la réplique à John Armleder et Jill Gasparina, critique d’art et commissaire d’exposition indépendante, produit un essai, dans lequel elle teste notamment les connaissances prédictives de ChatGPT sur les prochaines œuvres de l’artiste…

« When somebody buys one of my paintings, I’ll give them the divan that goes with it! »