Steve Gianakos
Monographie, 2015
Semiose éditions
Sorte d'ovni dont on cherchera en vain le nom dans les manuels officiels d'histoire de l'art contemporain, Gianakos est l'auteur d'une oeuvre stupéfiante, à proprement parler scandaleuse qui, au regard des critères de bienséance imposée par l'Amérique puritaine mais aussi de ce qui en constitue le revers, à savoir les dérives politiquement correctes, dépasse toutes les frontières de l'acceptable et du tolérable. Placée sous le signe du sacrilège et de l'irrespectueux, n'hésitant pas à flirter avec des sujets « limites » qui l'autorisent par moments à aventurer son iconographique sur les terrains scabreux de la pédophilie et de la gérontophilie, Gianakos aime en effet jouer avec le feu. Et pour cause, à l'instar de certains de ses confrères et compatriotes (John Wesley, Robert Crumb, Peter Saul sans même parler de l'«école californienne »), tout aussi joueurs que lui, cet artiste n?est pas sans savoir que le mauvais goût et les « interdits » constituent souvent le seul rempart possible contre une forme de récupération de l'establishment.
Extrait de la Préface : Erik Verhagen.
Steve Gianakos
Avoir le profil en épingle ; la tête sur les talons ; un serpent dans la culotte ! Les dessins, collages et acryliques du new-yorkais Steve Gianakos (né en 1938) pourraient être des proverbes tant ils distillent, en quelques traits sombres, leur vérités triviales. Un style naïf dans la veine des bandes dessinées vintage et des livres pour enfants supporte des saynètes obscènes, cocasses ou cruelles, peuplées de pin-ups cannibales et de petites filles aux jupes relevées. Le grand art américain, sa morale, ses ambitions métaphysiques prennent une claque sur les fesses, tout comme l'American Dream. Grande figure du Pop Art américain, il fait partie des collections du MoMA, Guggenheim et Whitney Museum de New-York. Il est représenté en France par la galerie Semiose.