Guillaume Pinard
Le clou sans tête, 2008
En mot et en images, Le Clou sans tête autopsie au fil des échanges épistolaires de son héros, Clodomir, l'histoire d'une fiction littéraire avortée. Mise en abyme de la création, l'ouvrage témoigne des automatismes qui l'envahissent et la gangrènent progressivement en mettant la figure de l'auteur à l'épreuve de sa vulnérabilité. Guillaume Pinard allie ici le geste à la parole pour enfoncer le clou à l'endroit du coeur et réaffirmer, à l'instar de la chair, l'impérative régénérescence du savoir.Fasciné par tous les éléments qui relèvent du vivant, l'artiste annonce, à la manière des tragédies antiques, les symptômes d'une contamination amorcée qu'il choisit de nourrir plutôt que d'enrayer. Le Clou sans tête renverse ainsi toutes formes de règne, dont celui du déterminisme en tête, pour tenter de figer, dans l'image, la seule vitalité.
Guillaume Pinard
Né en 1971 à Nantes, Guillaume Pinard vit à Toulouse et enseigne à l'EESAB de Rennes. L'artiste cultive l'indiscipline, changeant de médiums et mixant les références. S'il dessine intensément ? ado nourri à la BD ? , il peint tout autant (acrylique, huile), sculpte, écrit des romans épistolaires. Ses premières animations narrent le destin absurde de con-con ; ses fusains muraux copient avec ironie les maîtres. Tartine abstraite sur fond vert (façon Mondrian de cuisine) ou bonhomme gazeux surréalisant, l'artiste «réconcilie», opère des rapprochements, joue sur les échelles, maîtrise l'amateurisme et le regressif comme la virtuosité. Son travail est exposé par les centres d'art contemporain de Quimper (le Quartier, 2015), de Toulouse (le BBB, 2013) et de Carjac (2012). On le retrouve dans les collections du Musée Ingres, de la ville de Marseille et des FRAC Limousin, Midi-Pyrénées et PACA.